
Les locaux de la crèche de la gare ont été rénovés sans qu’on en ait profité pour accroître le nombre de places. Dommage. Dans le même temps un « jardin d’éveil » (cf. propos de Mme Kamowski dans le Dauphiné Libéré ) a été organisé provisoirement. Mme le Maire souhaite reconduire l’expérience ? Jardin d’éveil ou jardin d’enfants ? La nuance est de taille lorsque l’on sait que Xavier Darcos et Nadine Morano, deux ministres du gouvernement Sarkozy, proposent la mise en place de cette nouvelle structure ( jardin d’éveil, accueil payant pour les 2-4 ans) afin de supprimer la petite section de maternelle.
Dans les écoles, parents et enseignants déplorent la lenteur avec laquelle les travaux d’assainissement et de réparation sont votés et exécutés. Dans certaines écoles, il faut attendre plusieurs années pour que les enfants puissent profiter d’une cour ne présentant aucun danger, de toilettes adaptées à des enfants (WC turcs, absence de cloisons, de savon…).
Lors de la dernière réunion du Projet Educatif Local (PEL) qui réunissait parents, enseignants, personnel municipal, centres de loisirs et représentants de la mairie, les inquiétudes légitimes des parents au sujet de la surpopulation des cantines scolaires et de la nécessité d’insonoriser les réfectoires ont été largement évoqués. Pourquoi, dans le compte rendu de cette réunion publié dans le bulletin municipal, nous n’en trouvons aucune trace ?
En matière de carte scolaire, la mairie s’est contentée de modifications très marginales. Pas de quoi rééquilibrer les effectifs en forte baisse dans certains quartiers et en hausse exponentielle dans d’autres. L’école élémentaire de la Monta serait en situation d’ouverture de classe. La mairie demande aux nouveaux inscrits (habitant pourtant le quartier) de s’inscrire dans d’autres groupes scolaires. Pourquoi ne pas ouvrir la concertation nécessaire parents/ enseignants/ services municipaux/élus afin de traiter la question sur le fond ?
Pas un mot lors de cette réunion sur ce que pourrait être un véritable « projet éducatif local ». La mairie attend peut-être de recruter un cabinet de consultant comme c’est le cas pour la politique enfance-jeunesse. Incapable de formuler elle-même ses orientations politiques, elle s’en remet à des professionnels de l’enfance et de la jeunesse extérieurs à la ville, à sa population et à ses acteurs (parents, enseignants, éducateurs). Quelle est le coût d’une telle intervention ? Pouvons-nous nous satisfaire d’une politique qui s'avère être celle de la coquille vide en matière d’enfance et d’éducation ?
Alors que de nombreuses menaces pèsent sur l’avenir de l’école publique (suppression du réseau d’aide aux enfants en difficultés –RASED-, réforme de la formation des maîtres, alourdissement des programmes, fichier base élève, hausses très sensibles des effectifs des classes), il est pourtant urgent de repenser ensemble les lignes directrices d’un projet éducatif qui préserve les chances d’accès à la culture et à l’éducation de tous les enfants. Un projet qui soit porteur de sens et de valeurs de tolérance, de respect. Devant la recrudescence des incivilités, les jeunes de notre ville ont besoin de trouver face à eux des adultes responsables et prêts à dialoguer et à les aider à prendre leur vie en main.
Tania BUSTOS Eric AYRAULT
