Ce que j'appelais « antisémitisme 2009 » était sur Youtube. Hier soir, j'ai découvert sur Twitter, via Monsieur Jo, que l'antisémitisme 2010 est sur Facebook. Ce réseau social que j'ai déjà qualifié de rendez-vous de la connerie humaine.
Le site web Openbook, utilise l'API (interface publique) de Facebook pour permettre d'effectuer des requêtes sur les messages de statut. Et dénoncer ainsi le fait que Facebook ne fasse pas d'effort pour protéger la vie privée.
Si on y fait une recherche sur le mot juif (ou juifs, ou feuj), on tombe sur beaucoup de messages écrits en réaction au raid meurtrier d'Israël contre une flotille pro-palestinienne qui voulait aller à Gaza. Voici une sélection du pire :






Des personnes se déclarant ouvertement antisémites, des injures contre les juifs, mais surtout des appels au meurtre des juifs, voire au génocide.
Pire encore, Hitler. Manifestement populaire. Des dizaines d'utilisateurs de Facebook ont placé une citation attribuée au dictateur dans leur statut, d'autres louent son action.

Si l'antisémitisme se cristallise après l'agression israélienne, ce n'est évidemment pas le seul racisme à s'exprimer sur Facebook. On trouve facilement des messages contenant des injures racistes comme bougnoule ou nègre.

Le pire, c'est que la quasi-totalité des messages racistes que j'ai cités ont été écrits par des gens qui, conformément à ce que réclame Facebook, utilisent leur vrai nom.
Avant, sur les commentaires des forums, le racisme s'exprimait de manière anonyme. Aujourd'hui, il se fait à visage découvert. Certainement parce que les gens croient que, sur Facebook, seuls leurs amis les liront. À tort : sur internet et sur Facebook, les discussions sont rarement réellement privées. Il n'y a plus d'anonymat, mais le sentiment d'anonymat reste.
Internet, c'est aussi le déferlement de la haine. Et la répression de cette haine est très en retard. Sans doute parce que, le plus souvent, on ignore les horreurs qui peuvent s'y dire.
