
Autre mandature, autres mœurs. Sans information, ni concertation avec les riverains, Mme le Maire a décidé de relouer à des fins festives la grande salle située au sein de la MQG. Cette salle qui accueille une cantine scolaire est surtout bien connue pour être une véritable étuve en été… au point que ses occupants sont obligés de laisser portes et fenêtres ouvertes tout le temps de la fête. A moins, qu’ils ne préfèrent carrément festoyer sur les pelouses aux alentours, faisant ainsi profiter généreusement de leurs festivités tout le voisinage qui n’en demandait pas tant.
N’a-t-on donc pas le droit de faire la fête à Saint-Egrève ?
Le droit est très clair. Le décret n° 98-1143 du 15 décembre 1998 protège utilisateurs et riverains en imposant un certain nombre de normes pour les salles recevant régulièrement des fêtes diffusant « de la musique amplifiée » comme c’est le cas à la MQG.
En l’absence d’étude d’impact acoustique préalable et de travaux de mise aux normes d’isolation phonique, la mise en location de la salle constitue une infraction de cinquième classe et expose le loueur à une amende de 1500 €. Le loueur en question pouvant très bien être une mairie.
Ainsi, nous nous interrogeons : soit la mairie de Saint-Egrève ne connaît pas la loi, soit elle la connaît et y contrevient délibérément. Humbles citoyens, nous ne nous permettrons pas de privilégier l’une ou l’autre de ces hypothèses.
L’entourage de Mme le Maire argue que celle-ci a voulu répondre à la très forte pression de ses administrés qui souhaitaient pouvoir faire la fête à Saint-Egrève. Nous n’accablerons donc pas Mme le Maire. Et nous comprenons très bien que dans de telles conditions, il soit impossible à un maire de faire respecter la tranquillité publique dont il est le principal gardien.
Aux riverains mécontents et empêcheurs de danser en rond, les élus en charge du dossier assurent que les fêtes sont calmes car la salle n’est louée qu’aux Saint-Egrèvois et ce jusqu’à 1heure du matin seulement.
Ils l’affirment avec d’autant plus de conviction que nous ne les avons jamais vu au côté des gendarmes qui interviennent régulièrement à 2, 3 ou 5 heures du matin pour faire cesser le tapage à la MQG.
Quelle salle pour quel usage ?
Alors que la saison des mariages se termine, nous sommes contactés par les services techniques de la mairie pour que soit effectué la fameuse étude d’impact acoustique préalable. Nous sommes sensibles à tant d’attention, et nous regrettons sincèrement d’avoir craint que nos plaintes et courriers depuis janvier 2009, sans compter le courrier de la DDASS de l’Isère de mai 2009 soient restés lettre morte.
Nous n’avions sans doute pas bien compris que les travaux envisagés (réfection du toit, aménagement de la cuisine, soufflerie) incluaient l’isolation phonique conforme à la réglementation. Travaux lourds et coûteux qui n’empêcheront pourtant pas les noceurs de faire du bruit à l’extérieur de la salle.
Nous nous interrogeons encore sur l’opportunité de louer la MQG pour des fêtes dansantes qui débordent invariablement sur l’extérieur. Pense-t-on vraiment, en plus haut lieu, pouvoir confiner les noceurs dans une salle étanche ? La MQG n’est –elle pas par son implantation au milieu des habitations parfaitement inadaptée pour ce genre d’usage ?
N’est-elle pas avant tout destinée aux associations qui se voient l’accès de plus en plus restreint du fait justement de la location pour des soirées festives ?
Qui peut se réjouir d’une telle situation ? les riverains subissant le tapage ? les associations en peine de salle? les noceurs forcés de rester enfermés dans une salle petite et étouffante au risque de voir la gendarmerie intervenir ?
La MQG n’est pas la seule dans cette situation. Les riverains d’autres salles à Saint-Egrève se plaignent des mêmes nuisances. La multiplication des salles entraîne la multiplication des frais (oserait-on parler de gaspillage ?) et des nuisances sans répondre aux véritables besoins de la population.
N’est-il pas temps de réfléchir posément à ce problème de soirée festive ? N’est-il pas temps d’utiliser l’argent public efficacement en investissant un lieu qui satisfait à la fois les habitants et les festoyeurs tout en respectant la législation?
Sandrine Cohard, riveraine de la MQG
