
Regarder les problèmes en face.
Le libéralisme porte la violence comme la nuée porte l’orage. La crise financière est aussi celle des valeurs qui fondent « le vivre ensemble ». De surcroît, la souffrance sociale est aggravée par ceux qui s’en prennent aux établissements publics, aux biens de leurs voisins.
Saint-Egrève n’est pas à l’abri des violences. Le gymnase du Pont de Vence a brûlé, des voitures ont été incendiées.
En matière de sécurité, la gesticulation est un signe d’impuissance au même titre que le déni de ces réalités brutales.
Face à ces problèmes complexes où la prévention doit s’articuler à la dissuasion et à la sanction, les priorités présentes du délégué à la tranquillité publique de notre commune paraissent encore plus dérisoires. Cette année, les abords des écoles sont, semble-t-il, plus étroitement surveillés par des policiers municipaux qui font la chasse aux mal garés. Mais est-il pour autant nécessaire qu’ils soient accompagnés d’un(e) gendarme armé jusqu’aux dents? Le 4 septembre, jour de la rentrée des classes, une gendarme patrouillait un fusil à pompe dans les bras, un révolver et un TASER à la ceinture, rue Saint Robert, à la sortie de la maternelle Barnave ?
L’ambiance est lourde dans le pays. Les chiffres de la criminalité sont à la hausse. La réponse répressive est la seule qui compte : augmenter les interpellations, les gardes-à-vue, les caméras de vidéosurveillance.
Nous proposons, à notre échelle, d’autres solutions respectueuses des droits individuels et collectifs, mais visant à plus d’efficacité à partir de démarches déjà engagées. La ville ne peut être démunie face aux questions d’insécurité : une vraie politique de dialogue avec la jeunesse est à mener sur le long terme.
Rappelons-le, un outil existe : le Conseil Intercommunal de Sécurité et de Prévention de la Délinquance (CISPD). Cette instance de concertation autour des priorités de la lutte contre l’insécurité vise à mobiliser les institutions et les organismes publics et privés.
Une autre piste : la mise en place d’une médiation de nuit (qui existe sur Saint-Martin-le-Vinoux). Pourquoi ne pas s’en inspirer, voire travailler ensemble ? Nous réitérons cette demande émise l’an dernier.
Plutôt que de se voiler la face et d’essayer de laisser croire à nos concitoyens que tout va bien dans le meilleur des mondes, allons plus loin dans la recherche d’un bien commun qui profite réellement à tous. Il est aujourd'hui nécessaire de recréer du lien social, pour réduire l’insécurité
