Dans les JT français, on ne parle jamais de la Suisse. Sauf pour parler de tous les évadés fiscaux qui y cachent leur argent.
Aujourd'hui, la Suisse a voté majoritairement OUI au l'initiative anti-minarets, impulsée majoritairement par l'UDC (droite nationaliste), le premier parti de Suisse.
Reportage du 20h de France 2, à Genève : on nous explique que la population a "
laissé s'exprimer ses peurs". Seuls responsables politiques interviewés :
- pour le OUI : Pardo Soli, président de l'UDC Genève (alors même que le OUI à l'initiative atteind à peine les 40% dans le canton de Genève).
- pour le non : Lucia Dahlab (voilée), et Hafid Ouardiri : deux des principaux acteurs de l'islam politique suisse.
Reportage du 19>20 de France 3 : "
un virage à droite sans précédent". Seuls acteurs politiques interviewés :
- pour le OUI : Walter Wobmann (UDC)
- pour le NON : Taner Hatipoglu, président de la fédération des organisations islamiques de Zurich, parlant de "haine anti-islamique"
Reportage du 19:45 de M6 à Berne : "
le vote de l'extrême", les "
sirènes xénophobes", "
extrême-droite", "
affiche xénophobe". Seuls acteurs politiques interviewés (on est en Suisse allémanique, cette fois) :
- pour le OUI : Ulrich Schlüer (UDC), un des initiateurs du référendum anti-minarets.
- pour le NON : la même réaction de Taner Hatipoglu.
Je sais qu'il est compliqué de faire une présentation simple des faits en 2 minutes… mais je suis exaspéré par les simplifications plus qu'abusives. D'un côté, l'UDC présentée, non sans raisons (même si l'assimilation à l'extrême-droite est vraiment excessive), comme incitant à l'intolérance. De l'autre, ceux qui, en comparaison, paraissent forcément comme les gentils : les islamistes.
Pourtant, anti-musulmans et islamistes ne sont que les deux facettes d'une même intolérance.
Dans le camp du NON à l'initiative, il y avait les autres partis, de l'extrême-gauche à la droite libérale. Ce sont eux qui sont les vraies forces politiques s'opposant à l'UDC. Ils ont été ignorés superbement par les medias français…
En quoi la réaction d'un responsable socialiste ou radical suisse avait-elle moins sa place que les autres dans tous ces reportages ?
