Burqa ou pas ? Grand débat national oblige, les vieilles poussières mises sous le tapis remontent à la surface. Alors ? Faut-il légiférer pour ou contre la burqa et dans quels lieux et à quels moments ? Oulla, que c’est compliqué ! Je note qu’il y a vingt ans, c’était le débat sur le voile à l’école et que maintenant ce sont des pratiques autrement plus extrêmes et inquiétantes qui sont en jeu.
Le fond est bien connu, par-delà la saine volonté de respecter la dignité de la femme (enfin c’est déjà prendre partie, en tant qu’occidental non musulman), c’est bien de savoir jusqu’où nous pourrons avaler les couleuvres islamiques. Il suffit de rappeler, de marteler -puisqu’on n’entend plus rien, à cause de nos médias à la résonnance sélective - que l’expression de sa religion dans la sphère publique ne fait pas partie, (ne fait plus) partie de notre patrimoine nationale commun (au moins depuis 1905). La religion et son expression ostentatoire ou non, font parties de la sphère privé et doivent donc s’exprimer chez soi, chez ses amis croyants, à la mosquée mais pas dans la rue, ni devant une école, ni à l’hôpital, ni au Liedl, etc. Et cette affichage est d’autant plus intolérable à nous, Français, que notre histoire, nos valeurs ne sauraient souffrir d’une telle aliénation de la personne humaine. Encore une fois, c’est ce que nous pensons, nous autres occidentaux jadis chrétiens, maintenant en voie de sécularisation à peu près complète. J’ai la faiblesse de croire que ce modèle de civilisation, fait de respect des femmes et de leur liberté vaut mieux qu’un enfermement et une soumission (fut-il accepté).
Toute règle absolue souffre d’exceptions. La plus justifiée concerne les croyants chrétiens qui font partie de notre histoire, qui sont notre pays autant qu’un athée. Le voile de la bonne-sœur ne me gène pas, ni la croix, ni la soutane du curé parce que c’est ce que nous étions, c’est le socle sur lequel nous nous sommes construits. Il faut avoir le courage de le dire : la France n’a jamais été et n’est pas un pays musulman. Nous n’avons pas à nous plier à des règles qui n’ont jamais été et qui ne sont pas les nôtres !
On nous rebat les oreilles que les musulmans (ou les étrangers quant on ne veut pas les stigmatiser, comme ils disent) n’arrivent pas à s’intégrer chez nous. C’est de notre fait puisque nous sommes d’infâmes racistes (l’affaire est entendue). Mais que font certains pour s’intégrer chez nous, parmi nous ? Ne serait-il pas souhaitable, au moins par respect du peuple accueillant de respecter ses coutumes et ses usages ? Notre pays garanti la liberté religieuse. Personne, en France, n’est privé du droit élémentaire de pratiquer sa religion (contrairement aux Coptes d’Egypte…).
Je note que les problèmes de non-intégration ne se posent pas que pour les musulmans. Par exemple, les hommes Sikhs portent le turban. Néanmoins, on le souffre d’autant mieux qu’ils sont bien moins nombreux que les musulmans en France et, qu’à cause de cela ou à cause de leur comportement général (calme et respectueux), ils attirent moins le regard sur eux. Il y a aussi qu’ils tolèrent les autres religions et qu’ils ne se placent pas d’emblée en terme de rapport de force et de domination. N’oublions pas que l’islam (quoiqu’on en dise) est une religion de conversion qui n’a pas pour vocation de vivre à côté d’autres religions. Nous aurons bientôt à nous en souvenir, je le crains.